Troisième semaine aux Philippines ! Aujourd’hui j’ai échangé mon sac à main contre un sac plastique, d’après Jennyl, mon petit ami Philippin, c’est plus sur pour « là où l’on va ». On embarque dans une première Jeepney jusqu’à fort Bonifacio gate 3, on descend en plein milieu d’une route à 3 voies, Jennyl me tire vers lui, partis depuis moins d’une heure, j’ai déjà frôlé la mort . On traverse la route à la manière des Philippins, c’est-à-dire tu cours et pries pour pas mourir, puis on chope la jeepney qui nous emmène à Pasay Rotonda.
Direction Manille, Pasay Rotonda
Le trajet en lui-même était un véritable show, les Philippins conduisent aux klaxons, un peu comme à Marseille mais en pire. Les gens montent et descendent des voitures n’importe où, les enfants courent entre les véhicules. Et les marquages au sol… quels marquages au sol ? D’après Jennyl « c’est une perte d’argent de les faire, de toute façon personne ne les respecterait ici ». D’un côté j’aime bien ce concept, « que le plus rapide passe le premier ».
Sinon, niveau sécurité, je dois avouer que les Filipinos ne sont pas tout à fait au point. La ceinture, le casque de moto c’est un truc d’européens ça, ici sur les motos il y a la place pour 4 sans encombrement.
Quand je compare les embouteillages en France et ceux aux Philippines, deux différences majeures me viennent à l’esprit. La première, les embouteillages Philippins sont beaucoup plus gros, et la 2eme est que les gens ne s’énervent pas. La plupart d’entre eux ont le sourire, tout le temps, dans n’importe quelle situation. L’an dernier Jennyl m’a dit « Aux Philippines on n’est pas pleins d’argent, mais on est pleins de sourires », au coeur de Manille cette phrase prend tout son sens.
Arrivés à destination (10km en 1h à peu près), à peine sortie de la Jeep que l’on est repéré (je ne comprends d’ailleurs pas pourquoi, j’habite en Provence, je suis bronzée moi aussi), on devient la cible des vendeurs en tout genre : DVD, fruits, boissons, coques pour téléphones, téléphones, accessoires pour les cheveux, chaussettes et j’en passe, ici tout se vend. On se laisse d’ailleurs tenter par des jus de fruits, jus de mango et jus d’avocat. DELICIEUX. (Les philippins mangent l’avocat en dessert en passant, c’est pas mauvais d’ailleurs).
Je ne me souviens pas avoir déjà vu autant de monde dans une même rue, même à New York en heures de pointe. L’atmosphère est très spéciale, ça parle, ça crie, ça rit, il y a du monde partout, mais vraiment partout. On a marché pendant 40 minutes à peu près et peu importe la rue où l’on passait la foule était au rendez-vous.
Rizal Park
L’étape suivante est le métro. Et dans le métro aussi il y a du monde, beaucoup de monde. Tellement que, quand le quai est plein ils font attendre la foule avant les tourniquets. Dans le métro, comme dans les Jeep, en se serrant un peu… ça passe. Je voudrais quand même souligner un point, dans les rames du métro philippin il y a la clim, ça serait bien qu’on y pense en France, pour les heures de pointe, l’été…
En sortant du métro, la nuit commence à tomber. Nous sommes maintenant au Rizal Park. C’est le parc pour les rencards d’après Jennyl. C’est un endroit paisible et charmant. Le contraste est énorme avec le reste de la ville.
Ce parc porte le nom du héros national, José Rizal (en fait son vrai nom est : José Protasio Rizal Mercado y Alonzo Realonda). Il a joué un rôle important dans l’émancipation du peuple philippin contre la colonisation espagnole. Jennyl m’explique que la colonisation ayant duré 2 siècles, la plupart des philippins étaient résignés, et José Rizal leur a redonné le goût de se battre pour leur pays et d’être fiers de leur nation. Il est mort fusillé à Manille le 1er Decembre 1896.
Toujours dans le Parc Rizal, on assiste à un spectacle « eau et lumière ». Les jets en couleurs aux rythmes de musiques en Tagalog (la langue nationale) et aussi un remix « it is more fun in the Philippines » sur Barbara Streisand .
Gastronomie philippine
La pause repas s’impose, on trouve un petit fast-food chinois : chow king, c’est connu aux Philippines. A l’intérieur, l’ambiance est familière, comme en Europe, mais en ressortant la folie de Manille reprend le dessus. Il est 10h passé, il y a toujours autant de monde. Ça ne s’arrête jamais ici, toute la nuit le centre-ville est une fourmilière.
En marchant vers la Jeep, on s’est arrêté prendre des Lanzones, un fruit qui a le gout du pomélo mais en miniature. Plutôt sympa. On les a mangé sur le trajet. De retour chez l’oncle et la tante de Jennyl, je saute dans la douche (froide) et cette maison qui m’a paru modeste à première vue me semble tout à coup quasiment luxueuse. Une journée au cœur de Manille, c’est suffisant pour se rappeler que l’on n’a pas à se plaindre.